28 mars 2012

mouaten bech ytarcheg

hier, peu après 20h, un gars, se présentant comme étant "mouaten bech ytarcheg", a appelé au bureau pour se plaindre des blessés de la révolution. manque de bol c'est moi qui prend la communication :) Il hurlait "on en a marre des blessés de la révolution, marre que les médias nous ressassent ça tous les jours, ce ne sont que des voyous et des voleurs qui ont du etre stoppés par la police, pkoi vous nous cassez les pieds avec ces histoires".. je tente de le calmer, de lui expliquer que nous traitons toutes les infos avec la mm neutralité, que l'agence de presse ne fait pas de commentaire ... il a alors viré sur les présentateurs du JT: "ils sont moches, ne savent pas se tenir et ne savent pas parler, pkoi ce supplice?".

25 janv. 2011

La régente d'Utopia

En réponse à l'appel incessant de mes amis et proches qui reconnaissent depuis toujours mon âme de leader et ma prédisposition à gouverner avec grande efficacité, j'ai décidé de me présenter à la présidentielle.

voici donc, dans un premier jet, les principaux axes de mon programme:

- Consacrer la primauté de la Nation et du peuple.

- Baisser le prix des produits alimentaires de base et compenser en élevant la taxe sur les produits de luxe.

- Renforcer les services d'urgences médicales, multiplier le nombre d'hôpitaux et donner la priorité aux soins palliatifs.

- transformer tous les bureaux et sièges du réseau rcd en théâtres, salles de cinéma, bibliothèques publiques, galeries d'art, cafés culturels...

- régulariser et améliorer les conditions des aides ménagères et autre petit personnel surexploité.

- interdire définitivement à soufia sadok et latifa arfaoui de mettre les pieds sur la scène du festival de carthage.

- instaurer le port obligatoire du décolleté ds tous les établissements et lieux publics (vulgaires s'abstenir), oui c'est une affaire perso et chméta fil khwénjiyya wil mkachtin !!

- servir l'alcool ds tous les restos, cafés et salons de thé (en réservant des espaces appropriés pour ceux dont la foi l'interdit)

- garantir l'égalité parfaite et inconditionnelle entre l'homme et la femme dans le droit et ds sa pratique (qd je dis tout, c'est ABSOLUMENT tout)

- garantir la liberté totale du culte, et l'interdiction de juger publiquement, de harceler ou d'importuner autrui à ce propos

- interdire d'antenne tout journaliste ou animateur moche ou mm d'une laideur acceptable, toute pétasse et tout débile profond.

- créer une méga-structure (et la doter des mécanismes les plus puissants) chargée de veiller à la promotion d'une société civilisée, cultivée, saine d'esprit, fine dans le comportement et les agissements .. et réprimer sévèrement tout phénomène de tgou3ir, de tjoubir, de tnoufi9, de tkambis et de b'héma 9osswa.

- promouvoir le savoir, la recherche, la création et l'ouverture .. et punir tout comportement régionaliste, élitiste, misogyne (ya wilou illi nchiddou), rétrograde, fanatique..

- créer une grande commission pour le respect et la défense des animaux (que je superviserai directement, wa bi kolli hazm)

- créer un comité national des sages composé d'intellectuels et de technocrates reconnus, chargé de veiller sur la qualité et la perspicacité du discours politique; lequel comité se déclinera en départements spécialisés et en commissions d'audit.

- porter à 2 fois par mois le concert de la rachidia

En attendant de composer mon équipe et de structurer mon programme, j'avertis bil msabbaq que la violence verbale et physique, la pollution et la détérioration de l'environnement seront passibles de très sévères sanctions, willi yitchadd y9affef, y9awwed, yitrahden, yisra9, Yirchi, fassaa mil khedma walla ybalbez fi la tache qui lui est confiée mzammra alih, et j'y veillerai bikolli hazm zéda !

25 nov. 2010

STOP !

25 novembre : journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
La violence peut être physique, mais aussi morale.
Se taire, c'est cautionner !
En cas de violence, brisez le silence !

20 juil. 2010

El Hadhra 2010, à oublier, vite, très vite !

L'inconditionnelle que je suis des hadhras, kharjas, aissaouias et toutes sortes de spectacles de chants soufis et d'incantations du genre a été énormément déçue par la Hadhra 2010. Même si je m'attendais à une version "revisitée", je garde de cette soirée un mauvais souvenir, le remake était complètement raté, une espèce de ratatouille indigeste qui a fini par m'énerver !

On ne reconnaissait même pas les airs qu'on aime tant, et en dépit des rares jolies voix, ça ressemblait plus à un spectacle de fin d'année d'une école de bas niveau (comme l'a si bien dit mon amie Myrtille Chocolat :)

Les chants ont a été massacrés, à la limite du sacrilège ... une castafiore reprenant ce qui semblait être "ya belhassan ya chedly"; un choux ambulant, véritable calamité sans voix, au costume d'une grande laideur qui se trémoussait et s'étirait dans tous les sens sur un "sidi abdelkader" méconnaissable; des danseuses aux costumes bizarres et moches s'agitaient sur un semblant de pas classiques, chacune égarée dans son univers; un akécha pas très convainquant, étant attaché par des rubans de satin multicolores au lieu des chaines; une Cléopâtre-mariée-du-kef trônant sur sa Jahfa avec des branches de palmiers comme déco (on ne sait plus où on est, à quoi ni à qui l'identifier), et qui hurle dans son micro "bechwayyaaaaaa" en entrant sur scène parce que les malheureux qui la transportaient lui on cogné la tête ...

Le mélange des instruments et des genres n'était pas du tout réussi, la mayonnaise n'a pas pris, au contraire, elle a viré !! et comme c'était long, et que les temps morts l'étaient aussi, on s'ennuyait, on grimaçait, on était frustré, on sifflait, on huait .. et le massacre continuait !

Le son des bnéder (ou bendirs) était étouffé par le saxo, la guitare sèche cassait l'ambiance et le mariage orient-occident, en l'occurrence hadhra tunisienne-friday rock au buffy, était clairement voué à l'échec. A noter, en revanche, et pour rendre à César blablabla, la qualité des performances du saxophoniste, des violonistes, du bassiste et du guitariste qui, sorties de ce contexte, ont été très bonnes.
Mais les performances individuelles n'ont pas suffit à sauver un tout chaotique, qui a irrité la majorité du public, le reste étant du genre à soutenir "l'innovation" bon gré mal gré, aux dépens de la qualité et du kif, histoire de paraitre "branchés" et "in" même s'ils ont détesté.

Jaziri en a-t-il TROP fait ou est-ce l'absence de Samir Agrebi qui s'est drôlement fait ressentir ? Faut-il dans ce cas revoir le mérite attribué lors de la première Hadhra, qui avait eu un succès fou ?

Bref, la Hadhra 2010 est à oublier vite, très vite ... et je me suis dépêchée de passer à autre chose pour oublier l'agacement qu'elle m'avait causé.

C'est comme ça qu'en assistant, samedi, au concert de Johnny Clegg, j'ai pu voir ce qu'était un mariage réussi entre sonorités locales (africaines ici) et couleurs occidentales. Y'a pas photo comme dirait l'autre, ça c'était du spectacle!
Le concert était excellentissime en tout point: entre engagement politique, combat écologique, cause identitaire et un voyage à travers les contes et légendes d'Afrique, Clegg et ses musiciens étaient irréprochables de justesse, de vivacité, de synchronisation, le tout savamment concocté dans une ambiance cool et très décontractée, l'habituelle et si agréable nonchalance africaine conjuguée aux rythmes endiablés, le tout parsemé d'humour bien dosé.

Le public était conquis et l'a fait savoir... et mention spéciale pour la qualité du son, un kif d'enfer !!!!!!

27 juin 2010

If you forget me

I want you to know one thing.

You know how this is:
if I look
at the crystal moon, at the red branch
of the slow autumn at my window,
if I touch
near the fire
the impalpable ash
or the wrinkled body of the log,
everything carries me to you,
as if everything that exists,
aromas, light, metals,
were little boats
that sail
toward those isles of yours that wait for me.

Well, now,
if little by little you stop loving me
I shall stop loving you little by little.

If suddenly
you forget me
do not look for me,
for I shall already have forgotten you.

If you think it long and mad,
the wind of banners
that passes through my life,
and you decide
to leave me at the shore
of the heart where I have roots,
remember
that on that day,
at that hour,
I shall lift my arms
and my roots will set off
to seek another land.

But
if each day,
each hour,
you feel that you are destined for me
with implacable sweetness,
if each day a flower
climbs up to your lips to seek me,
ah my love, ah my own,
in me all that fire is repeated,
in me nothing is extinguished or forgotten,
my love feeds on your love, beloved,
and as long as you live it will be in your arms
without leaving mine.

Pablo Neruda

30 mars 2010

where are you ?

O you who've gone on pilgrimage -
where are you, where, oh where?
Here, here is the Beloved!
Oh come now, come, oh come!
Your friend, he is your neighbor,
he is next to your wall -
You, erring in the desert -
what air of love is this?
If you'd see the Beloved's
form without any form -
You are the house, the master,
You are the Kaaba, you! . . .
Where is a bunch of roses,
if you would be this garden?
Where, one soul's pearly essence
when you're the Sea of God?
That's true - and yet your troubles
may turn to treasures rich -
How sad that you yourself veil
the treasure that is yours!

Rûmi, "I am wind, you are fire".
traduction d'Annemarie Schimmel

15 mars 2010

Una furtiva lagrima

La sublime romance "Una furtiva lagrima" est issue de l'opéra "L'elisir d'amore" de Gaetano Donizetti (1832).

Nemorino a acheté un deuxième flacon à un charlatan, en pensant qu'il contient un élixir d'amour capable de lui gagner le cœur d'Adina, une riche propriétaire. Pour payer cette nouvelle dose, Nemorino s'engage dans l'armée. Adina croit qu'il s'est engagé pour elle. Nemorino ne lui prête pas d'intérêt, Adina en pleure. Nemorino prend ces larmes pour le signe de son amour. Il chante sa joie d'être aimé.

Même si elle a été écrite à l'origine pour un ténor, je préfère la version chantée par Isobel Cooper (Izzy):

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Una furtiva lagrima
negli occhi suoi spuntò:
Quelle festose giovani
invidiar sembrò.
Che più cercando io vò?
Che più cercando io vò?
M'ama! Sì, m'ama, lo vedo. Lo vedo.
Un solo istante i palpiti
del suo bel cor sentir!
I miei sospir, confondere
per poco a' suoi sospir!
I palpiti, i palpiti sentir,
confondere i miei coi suoi sospir...
Cielo! Si può morir!
Di più non chiedo, non chiedo.
Ah, cielo! Si può, Si può morir
Di più non chiedo, non chiedo.
Si può morir, Si può morir d'amor.