26 mai 2009

Gibran Khalil Gibran : La douleur.

... Et une femme parla, en disant : "Parle-nous de la Douleur".

Et il dit :

"Votre douleur est cette fissure de la coquille qui recèle l'harmonie de votre esprit.
Tout comme le noyau d'un fruit doit se briser, afin que le cœur puisse mûrir au soleil, ainsi devez-vous connaître la douleur.
Et si vous pouviez maintenir votre cœur émerveillé devant les miracles quotidiens de votre vie, votre douleur vous apparaîtrait aussi merveilleuse que votre joie ;
Et vous accepteriez les saisons qui aiment votre cœur, comme vous avez de tout temps accepter les quatre saisons qui traversent vos champs.
Et enfin vous sauriez comment veiller avec sérénité tout au long des hivers de vos malheurs.
Une grande part de votre douleur est choisie par vous-même.
La douleur n'est-elle pas cette passion amère que prescrit le médecin en vous pour guérir votre moi malade ?
Ayez confiance en ce médecin, et buvez donc sa potion en silence et en toute quiétude ;
Bien que sa main soit forte et pesante, elle est guidée par la tendre main de l'invisible,
Et même si la coupe d'argile qu'il vous tend, vous brûle les lèvres, sachez que le Potier l'a pétrie de Ses larmes sacrées".

Gibran, extrait du "Prophète".


7 mai 2009

Le poids d'un chagrin

J'ai reçu, pour mon anniversaire, un livre splendide, de la part d'une fille magique, qui te marque des les premières phrases échangées... et t'attache chaque jour un peu plus, jusqu'à la dépendance totale..... et c'est un tel plaisir !!
Le cadeau en question est un livre pour enfants, mais quel livre ?!?!?
Et tout vert en plus, ma couleur, avec de jolis dessins, des fleurs et des coccinelles.
Je l'ai lu en dinant, au resto, avec ma bande de fidèles, et je n'ai pas pu retenir mes larmes:
La petite histoire, C'est MOI !!

Le poids d'un chagrin

Autrefois, j'étais bien, j'étais heureux...
Et le chagrin est arrivé.
Un gros chagrin. Et moi je suis petit.
Un chagrin si gros qu'il m'a dépassé, submergé, dévoré.
Un chagrin si lourd à porter que pour m'en sortir, j'ai dû le grignoter à mon tour.
Alors j'ai mangé, mangé, mangé.
Il reculait.
Je me croyais libéré.
Alors je continuais, continuais, continuais.
Et un jour, le chagrin je ne l'ai plus vu. Il avait disparu.
Mais il restait quelque chose, quelque chose au fond de moi.
Je ne savais pas dire quoi.
Je n'étais plus aussi heureux qu'avant, j'étais différent.
J'étais devenu plus gros qu'un chagrin.
Il pouvait revenir, je n'avais peur de rien.
Cette fois il ne m'écraserait pas.
Mais celui que je voyais dans la glace ne me ressemblait plus.
J'étais devenu mon inconnu.
Il n'y avait plus de chagrin à manger alors j'en cherchais:
La moindre larme , je la buvais.
Je t'ai rencontrée.
Je t'ai entendue rire.
De grands éclats de rire, des éclairs à la gaieté.
Tous frais, tous doux et tous sucrés.
Et ce rire, je l'ai goûté.
J'ai adoré.
Plus ton rire entrait en moi, et plus le chagrin trop englouti ressortait.
Je n'avais plus besoin de grosse armure.
Si un chagrin revenait, je lui lançais des éclats de rire, du bonheur à la volée.
Le chagrin c'est tout léger, face au poids de la félicité.
Maintenant lorsque je me regarde, je me reconnais.
Je suis celui qui aime quand tu ris.
Je suis celui d'autrefois, celui qui va bien.
Je suis heureux.
Un chagrin, même un gros chagrin peut s'approcher.
Maintenant je suis prêt.